Du sang sur la plume
Lionel Olivier Editions Amalthée
Il y a presque un mois, je recevai ce roman dans ma boite aux lettres. Un partenariat avec les éditions Amalthée et le forum Dark Ambiance, qui m’avait déjà valu la chronique du livre Placebo. La semaine dernière, avant mon challenge « No lecture », je l’ai lu… et je suis embêtée, car je n’ai pas été convaincue… Du sang sur la plume, c’est un roman policier. Le scénario de base est assez simple : on a retrouvé un cadavre dans une position abracadabrante, et avec une plume de bécasse dans la bouche. Le commandant XXX est chargé de l’affaire. Tout se corse quand, pataugeant encore, un deuxième cadavre est découvert. Position différente, mais même plume de bécasse. Manifestement, un tueur en série est à l’œuvre et joue avec les nerfs des enquêteurs. Les ingrédients sont tous là pour fournir un roman policier, mais définitivement, je n’ai pas aimé. C’est le style de l’auteur qui ne m’a pas convaincu. Si les scènes de crimes sont décrites avec justesse et une mise en ambiance qui a fonctionné sur moi, j’ai complètement décroché sur… tout le reste. J’ai relevé une grande quantité de tics de langage qui m’ont fortement dérangée, une volonté de précision dans le jargon policier mais qui m’a semblé abusive et surtout, des explications parfois trop détaillées ou qui m’ont semblée sorties de nulle part (du moins n’ai-je pas été sensible à la façon dont elles ont été amenées). C’est dommage, car ça m’a vraiment gâché la lecture alors qu’en parallèle, il y a beaucoup de bonnes choses que je n’ai pu apprécier à leur juste valeur. Je déplore enfin un petit quelque chose qui relève de mes attentes de lectures quand j’ouvre un roman policier. J’aime voir un descriptif social ou psychologique, qui n’a en l’occurrence pas été assouvi. Pour le social, clairement, ce n’était pas l’objet du roman. Pour le psychologique, on verra ci-dessous qu’il y avait du potentiel, mais que je ne l’ai pas trouvé abouti. J’ai préféré commencé par mes points négatifs pour pouvoir terminer sur les points positifs, assez nombreux finalement. La description des scènes de crime, par exemple, comme je l’exprimais plus haut. Mais aussi, la psychologie des personnages, que j’ai trouvé survolée (toujours une histoire de style) mais qui n’en reste pas moins bien présente : le personnage du commandant, la cinquantaine sure d’elle et de ses compétences, un peu rétro, mais ça a si bien fait ses preuves, et comme le dit Ayma dans sa propre chronique, qui évoque si bien Maigret et consort, est très convainquant dans ses qualités comme dans ses défauts. Dans son humanité, tout simplement. Quant au tueur, pour n’en dire pas trop, certaines indications permettent de comprendre certains tenants et aboutissant relativement vite, mais la pleine lumière reste assez originale, et pas souvent exploitée. J’ai aimé, aussi, qu’au lieu de garder le suspense jusqu’à la dernière page l’auteur préfère dévoiler l’identité du tueur plus tôt et consacrer un chapitre à ses explications, même si je les ai trouvées un peu longues. Je pense sincèrement qu’il y a une scène de trop vers la fin. Elle se justifie d’un point de vue narratif, mais je pense que j’aurais préféré qu’elle n’existe pas en termes d’intérêt sur la psychologie des personnages justement. J’ai aimé, enfin, que l’action se déroule dans une ville de province française et non pas dans un haut lieu hyper-méga connu hétéroclite et métropolitain : ça donne cette sensation que le crime peut être partout, qu’il ne choisit pas nécessairement un lieu en fonction de son glamour… En somme, beaucoup d’éléments qui m’ont plu dans ce roman, mais le style ne m’a vraiment pas convaincue, et par là-dessus, bloquée. Je vous encourage à lire les autres chroniques que je mets en lien ci-dessous, car les bloggueuses concernées ont des ressentis très variés : ne vous laissez donc pas influencer par mon seul avis, et si vous en venez à le lire, n’hésitez pas à venir vous exprimer en commentaires. Cette lecture m’a néanmoins été très bénéfique, car elle m’a permis de mettre le doigt sur deux éléments important de ma personnalité de lectrice : 1) Je peux facilement passer au-delà d’une intrigue faible si le style me plait et m’emporte. L’inverse ne se vérifie pas. Ici, l’intrigue est intéressante, mais n’ayant pas été touchée par la plume de l’auteur, je n’ai pas réussi à entrer dans la lecture. 2) J’ai mieux cerné mes attentes de lecture concernant la question du roman policier (je parlais plus haut de prétexte à la question sociale, ma chronique sur Meurtre dans un jardin indien est une expression plus détaillée sur ce thème). 3) Et il ne s’agit pas là de ma personnalité de lectrice mais de mon statut de bloggueuse, ça me permet de me pencher sur la notion d’attentes de lectures, ce qui m’inspire une idée d’article pour la semaine prochaine…