Freak’s Squeele : Florent Maudoux

Freak’s Squeele Florent Maudoux

Maudoux-Freaks-Squeele

Pour la BD de ce mois-ci, je me suis lancée dans une lecture commune avec le blog SFFF 100% VF, qui m’a proposé de lire le premier tome de la série BD Freaks Squeele, Etrange Université. Je ne connaissais pas du tout, et ne savais pas trop à quoi m’attendre. Dommage que je ne l’aie pas lu le mois dernier, il se serait parfaitement intégré à la thématique SuperHéros des Vendredis Oniriques d’avril… Le synopsis est très simple : dans une université qui forme des superhéros, l’auteur relate l’histoire de trois étudiants très antihéros. Chance est une démonette, avec ses petites cornes, ses grandes ailes de chauve-souris, sa force frôlant le zéro absolu et sa maladresse légendaire. Ombre de Loup, dit Ombre, est un Loup-Garou qui ne prend pas forme humaine, très fort et impressionnant, mais timide et parfois un peu pataud (il faut dire que rien n’est adapté à sa taille). Li Xiong Mao, enfin, est une jeune eurasienne super-normale, tout ce qu’il y a de plus humaine. Heureusement, elle a quelques tours dans son sac. Il leur arrive donc tout un tas d’aventures plus ou moins attendues, entre épreuves de classe et catastrophes inopinées, sans compter sur l’aimable support d’Amanite, gothique et gentille comme une porte de prison. Rien de véritablement original, en fait. Et c’est le principal reproche que j’aurais à faire à cette bande dessinée. Rien n’est véritablement original. L’idée de l’école de héros est toujours efficace, mais commence à être connue (ici nous sommes en faculté, ce qui me parait plus intéressants que le collège ou le lycée déjà). Le groupe de loosers qu’on va suivre dans leurs péripéties ne m’est pas non plus inconnue, et les clichés des bancs d’écoles ne sont pas esquivés. Pourtant, je dois bien l’admettre, j’ai bien rigolé ! Les personnages sont très attachants, tous autant qu’ils sont (y compris Amanite la vilaine fille à papa). J’ai à ce propos une tendresse pour Valkyrie, dit Val, aimable viking, taillée comme une armoire à glace, dont le rêve secret est d’être une magical-girl et qui parvient en une seule phrase à réunir, comme nous avons tous rêvé de le faire un jour, Sailor moon et les Maitres de l’Univers… Et comme ce dernier élément vient de vous le démontrer, Florent Maudoux s’amuse énormément avec les codes des histoires de super héros, ainsi qu’avec les références qui ont fait notre jeunesse. Du coup, l’aspect peu original se justifie. Le résultat, c’est qu’on s’attend un peu à tout ce qui se passe (du moins dans le premier tome) mais qu’on se marre franchement (entendre glousser son Ours à 2h du matin à côté de soi : priceless). L’auteur nous réserve toutefois quelques surprises vis-à-vis du passé de certains personnages principaux, ou encore de traits de caractères de certains personnages secondaires qui ont aussi chacun leurs petits secrets et qui font de cette bande dessinée un produit orienté au moins pour les jeunes adultes (le choix de l’université n’est à ce titre pas anodin du tout). Enfin, un petit mot sur la forme. L’auteur a choisi un format en noir et blanc, qui peut déstabiliser. D’après les notes de fin de tome (un des points positifs de la BD : les notes de fin de tome, explicatives, et/ou juste amusantes), il s’agit de donner de la force aux effets d’ambiance. Ça m’a un peu perturbée au début, habituée que je suis aux planches en couleurs, mais on s’habitue. Et puis il y a un chapitre colorisé au milieu en cadeau ! Sinon, c’est du 130 pages, c’est du 19 par 27 (je ne sais pas s’il y a un terme technique pour évoquer ce format), et deux spin-off déjà parus, pour leurs premières parties respectives, au format de-qu’on-a-l’habitude-nous-les-francos-belges (et qui si je ne me trompe pas, s’appelle 48cc). Pour le dessin, j’en ai beaucoup apprécié la fluidité (qui rend pas mal justice, du coup, à l’évocation du flamendo) et le mi –chemin entre trait manga et trait plus occidental. Les personnages ont du corps, et de la souplesse à la fois, et je trouve que le mélange leur sied à ravir. En somme, un premier tome qui joue bien son rôle de premier tome, en présentant agréablement l’univers, les protagonistes, les situations et l’atmosphère. J’espère que les suivants gagneront en originalité, mais si j’en crois les quelques articles lus de-ci de-là, je ne devrais pas être déçue. Valaaa !!! 15 euros bien investis, donc, et qui si je ne me précipiterai pas faute de finances, seront suivis par d’autres investissements du même type. En plus, l’édition originale fait une collection plutôt jolie dans la bibliothèque.